Commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la gestion du Covid-19
Le Quotidien du Médecin 29.07.2020
Devant les députés, Patrick Pelloux flingue le corporatisme médical façon « quatrième République »
Le Dr Patrick Pelloux ne mâche jamais ses mots, au risque parfois de se faire des ennemis. Ce mardi 28 juillet lors d’une audition devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la gestion du Covid-19, le médiatique urgentiste s’est payé le « corporatisme médical » qui règne à l’hôpital et paralyse selon lui toute entreprise démocratique.
Les universitaires ont été les premiers à en prendre pour leur grade. « L’université médicale s’est écartée de son côté universel », accuse le Dr Pelloux mettant en cause un système de cooptation façon « quatrième République ». Aujourd’hui, « tout est payant » pour accéder aux « prérogatives universitaires », met en cause le praticien du SAMU de Paris.
Le « pouvoir considérable » des doyens
Puis c’était au tour des doyens de subir les assauts du Dr Pelloux. Au regard du « pouvoir considérable » qui leur est accordé, ce dernier juge « ringard » le système qui perdure de l’élection par les pairs. « Le doyen ne devrait-il pas être élu par l’ensemble des médecins de son territoire de santé ? », interroge faussement l’urgentiste. « Ça aurait quand même plus de gueule ! »
Ces « corporatismes qui s’exercent » ont pour conséquence d’empêcher toute forme de démocratie à l’hôpital, juge le médecin parisien. « Qui dit pouvoir dit contre-pouvoir, or il n’y en a pas », s’offusque-t-il. Et le Dr Pelloux d’ironiser sur la manière dont il est possible de « bloquer un système dans un hôpital ». « Si vous devenez président de CME, chef de service, chef de pôle, représentant à l’ARS et patron du Lions Clubs vous avez plié la région », raille l’ancien de « Charlie Hebdo ».