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Le Quotidien du Médecin – 07.07.2011 – Suicide d’un interne : les urgentistes en appellent à Xavier Bertrand

Un interne qui achevait une garde aux urgences de Rouen s’est suicidé à son retour à domicile. L’association des médecins urgentistes a demandé à être reçue par Xavier Bertrand pour exiger des solutions au burn-out des médecins.

Un jeune interne s’est suicidé mardi matin à son domicile, après une garde de nuit aux urgences de Rouen.

Selon le Dr Patrick Pelloux, président de l’AMUF (Association des médecins urgentistes de France), au cours de sa garde, l’interne a été envoyé avec une équipe SMUR (Service mobile d’urgence et de réanimation) au chevet d’un patient pour le réanimer, puis est rentré au SAMU. « Il ne semblait pas très bien », continue Patrick Pelloux, qui ajoute que le jeune interne aurait discuté avec ses collègues en leur confiant « c’est dur ». Peu de temps après, il mettait fin à ses jours à son domicile.

L’AMUF, qui a déjà attiré l’attention sur les situations de burn-out, assure qu’en moyenne un urgentiste meurt tous les quatre mois, soit par suicide, soit dans un accident dû à l’épuisement professionnel. Patrick Pelloux rappelle à ce sujet que samedi dernier, un infirmier urgentiste s’est suicidé à Roubaix, et que le même jour à Mende (Lozère), un chef des urgences s’est tué à moto en allant prendre sa garde.

Une situation qui met le patron de l’AMUF hors de lui : « Quand un policier se suicide, lâche-t-il, ça fait les gros titres de tous les journaux,mais quand c’est un médecin, personne n’en parle ». Pour lui, ces drames ont un lien direct avec les conditions de travail régnant au sein des hôpitaux, « qui mettent tout le monde dans un stress épouvantable, car si la loi HPST a essayé de moderniser le management des hôpitaux, elle a oublié ceux qui y travaillent ».

L’AMUF a demandé en urgence à être reçue au ministère de la Santé. Selon Patrick Pelloux, un entretien avec Xavier Bertrand devrait avoir lieu ce mercredi 6 juillet ou le lendemain au plus tard. « Je veux des solutions rapides, assène-t-il. Par exemple, quand de jeunes internes travaillent aux urgences, il ne faut plus les laisser partir sans un débriefing avec des anciens ». L’AMUF milite également pour un allégement de la durée hebdomadaire de travail des médecins urgentistes.

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