Billet d'Humeur

Supprimer Parcoursup

Le système de Parcoursup est de plus en plus critiqué et s’avère une catastrophe pour les formations sanitaires et sociales. La procédure des vœux multiples associés à des sous-vœux aboutit à une affectation dans des formations qui n’étaient pas dans les choix prioritaires des lycéens. Le résultat est une affectation dans des filières pour laquelle la motivation est faible.

Dans toutes les formations, cet élément est un moteur essentiel mais peut-être encore plus pour les métiers du sanitaire et du social où, sans parler forcément de vocation, une appétence particulière pour les relations humaines notamment est particulièrement importante. Le bilan aujourd’hui est catastrophique. Les taux d’abandon et d’échec sont très élevés et atteignent même 40 % dans la région Ile-de-France pour la promotion 2019-2022 dans les instituts de formation en soins infirmiers. Alors que nous manquons dramatiquement de professionnels, cette situation est une catastrophe car, malgré les augmentations du nombre de places dans les écoles professionnelles, le nombre de diplômés est inférieur à ce qui existait avant la mise en place de Parcoursup.

Ce résultat est une aubaine pour le gouvernement qui, tel un Ponce-Pilate, se retranche derrière la pénurie de personnels pour continuer à fermer des lits et des établissements. De fait, comme pour la démographie médicale, cette pénurie est sciemment entretenue car elle sert à organiser la dégradation du service public hospitalier. Pour exemple, à l’Assistance-Publique-Hôpitaux de Paris, il manque actuellement près de 2 000 infirmières, ce qui entraîne la fermeture de plusieurs milliers de lits et une baisse de l’activité chirurgicale avec la réduction de 20 à 30 % de la disponibilité des blocs opératoires qui atteint même près de 50 % dans certains établissements.

La mise en place d’un plan de formation et d’embauche massif afin de répondre aux besoins immédiats et à venir est une urgence. En effet, il faut non seulement rattraper le retard mais aussi pourvoir les besoins futurs dans le secteur qui sont estimés à 700 000 emplois supplémentaires en 2030. Mais le ministre reste sourd et se prépare à valider dans la loi de finances de la sécurité sociale un fonctionnement dégradé des urgences avec un filtrage systématique de l’entrée dans les services.

Nous réclamons donc non seulement la suppression de Parcoursup mais la mise en place d’une politique nationale de contrats d’études pour toutes les formations sanitaires et sociales. Ces derniers consistent à payer les étudiants au SMIC pendant leurs études – c’est-à-dire avec des cotisations sociales, donc des cotisations retraite dès 18 ans, ce qui est particulièrement motivant dans la période – contre un engagement à travailler pendant quelques années dans un territoire ou un établissement prédéfini.

Ce système n’a rien de révolutionnaire car il existait jusqu’au début des années 1980 quand les recrutements dans les hôpitaux étaient difficiles. Alors assez de discours et de parlotte dans des conseils de la soi-disant refondation, les solutions sont là, aux actes !

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