Référendum sur la santé
Notre système de santé est en train de s’effondrer. Il y a de moins en moins de médecins généralistes, par ailleurs mal répartis sur le territoire, avec une mode d ’exercice libéral qui ne correspond plus aux besoins et surtout qui les occupent à d’autres tâches que la prise en charge de leurs patients.
A l’hôpital, la crise liée au coronavirus a mis en lumière le manque de moyens, notamment en personnels et en lits. Aujourd’hui, nous assistons à une fuite des infirmières qui sont très nombreuses à renoncer à leur métier et des médecins qui sont aspirés par le secteur privé. Dans les EHPAD, un très grand nombre d’aides-soignantes abandonnent face à des conditions de travail dégradées et à des salaires de misère. Tout est à reconstruire et nous avons besoin d’une politique de rupture avec tout ce qui a été mis en œuvre depuis plus de 30 ans.
Le constat est que notre système hybride mi-public, mi-privé ne permet pas de trouver des solutions, bien au contraire, puisque d’année en année nous observons une aggravation des inégalités d’accès aux soins, à la laquelle s’ajoute une augmentation du renoncement aux soins pour des raisons financières, face aux dépassements d’honoraires et aux restes à charge qui augmentent.
Face à cette situation, il est indispensable d’exiger que l’Etat assume ses responsabilités pleines et entières afin d’offrir à la population un accès aux soins égalitaire sur l’ensemble du territoire. Face à cet impératif, la seule solution est la mise en place d’un service public de santé répondant à l’ensemble des besoins, que ce soit pour les soins de ville, pour l’hôpital ou pour la prise en charge de la perte d’autonomie.
Mais au-delà de la pétition de principe, comment faire ?
Une proposition serait de demander un référendum posant une question simple : Les activités de la santé et du médicosocial doivent-elles être exclues du secteur privé à but lucratif ? A la suite du scandale d’ORPEA, il est clair que cette question est légitime. A cela s’ajoute le fait que le secteur des cliniques est aujourd’hui contrôlé par des actionnaires français et étrangers dont l’objectif est le meilleur retour sur investissement, ce qui est tout simplement antinomique avec les raisons d’être d’un système de santé où, si la question de l’efficacité des dépenses est légitime, l’objectif ne peut être que de répondre aux besoins sans une limitation a priori de moyens qui nuirait au résultat recherché. Il y a fort à parier que la population validerait cette proposition à une très forte majorité. Cela donnerait une légitimité politique afin de supprimer tout financement par la Sécurité sociale des structures à but lucratif qui, si elles ne changent pas de statut, devraient être alors réquisitionnées, puis intégrées dans le secteur public ou privé à but non lucratif.