Revue de Presse

Violences faites aux femmes : l’Elysée compte sur vous

Les médecins en première ligne du combat. Lors d’un discours donné samedi à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, le Président de la République a mis en avant le rôle des personnels médicaux dans la prise en charge des victimes. Il en a profité pour distiller quelques mesures.

« Je souhaite que soit généralisé le questionnement systématique des femmes sur le sujet du harcèlement et des violences par tous les professionnels de santé », a exposé Emmanuel Macron dans son discours. Le message ? Libéraux ou hospitaliers, chacun doit prendre ses responsabilités. Tout ceci sous le regard de Patrick Pelloux, président de l’Association des Médecins Urgentistes de France (AMUF), médécin-témoin, choisi par l’Élysée pour incarner le monde médical.

Création d’unités spécialisées dans les CH

Car pour le chef de l’État, les praticiens notamment « sont souvent, sans le savoir, les premiers à être en contact avec des femmes victimes de violence, soit qu’elles arrivent en urgence, soit qu’elles arrivent régulièrement blessées ». C’est pourquoi il demande aux professionnels de santé de les interroger lors de leur première rencontre avec une patiente, « en leur demandant si elles sont ou ont été victimes de violence ou de harcèlement ». Mais Emmanuel Macron veut laisser aux médecins leur « libre exercice du jugement » en la matière.

Au-delà des recommandations aux professionnels de santé, le Président de la République souhaite créer dès l’année prochaine dans les centres hospitaliers des « unités spécialisées dans la prise en charge globale du psycho-trauma ». Dans un discours d’une heure, dans lequel il a réaffirmé faire des violences faites aux femmes « la grande cause du quinquennat », il a expliqué que « la résilience des femmes agressées ne passe pas seulement par une solution judiciaire mais par la consultation, par la reconstruction ».

Un « système de recueil de preuves » à l’hôpital

Il a ainsi annoncé la création de dix premières unités, « à titre pilote », qui seront créées dans les mois qui viennent. Mais c’est surtout sur le dépôt de plainte qu’il a insisté, ne voulant plus contraindre une femme victime de violences à aller porter plainte au commissariat dès le lendemain de son passage aux Urgences. Pour faciliter les démarches judiciaires, Emmanuel Macron veut mettre en place dans les hôpitaux un « système de recueil de preuves sans dépôts de plainte », pour éviter l’obligation pour les femmes d’expliquer plusieurs fois ce qu’elles ont pu subir.

Enfin, les médecins scolaires sont aussi mis à contribution par les mesures de ce premier plan « pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes ». Les personnels de santé scolaires « doivent se former à décrypter, expliquer et prévenir », a indiqué le Président de la République. Les médecins libéraux et hospitaliers sont en première ligne dans ce combat, a conclu l’Élysée. Mais du côté de la formation des internes et étudiants en médecine, on repassera…

Thomas Moysan http://www.whatsupdoc-lemag.fr/actualites-article.asp?id=23099
Partager ce contenu
Activer les notifications OK Non merci