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Hospimédia – 29.04.2003 – Mattei annonce des réorganisations au congrès «Urgences 2003»

3 à 4 000 urgentistes se sont réunis du 16 au 18 avril au congrès «Urgences 2003». C’est le moment qu’a choisi Jean-François Mattei pour signer une circulaire sur la réorganisation des urgences et annoncer la création d’une spécialité. Mais le consensus est encore loin.

Le congrès « Urgences 2003 », organisé à Paris conjointement par la Société francophone de médecine d’urgence (SFMU) et le SAMU de France, a accueilli cette année le ministre de la Santé. Jean-François Mattei a profité de l’occasion pour annoncer la signature le 16 avril d’une circulaire concernant la réorganisation des urgences. Cette dernière est destinée à organiser le « décloisonnement des hommes et des structures » et la « coordination de la prise en charge ».

Décloisonner et coordonner

Pour établir des liens entre la permanence des soins ambulatoires et les services d’urgences, il sera demandé aux (ARH) de soutenir le développement de maisons médicales. Ce soutien s’effectuera  depuis la mise en place d’une permanence en médecine de ville jusqu’à l’organisation de consultations externes sans rendez-vous, dans l’enceinte de l’hôpital. Le ministre appelle aussi à « développer les équipes communes d’urgentistes », sur le modèle des expériences réalisées en Tarn-et-Garonne. Enfin, Jean-François Mattei a rappelé que « ce ne sont pas les services d’urgences qui accueillent les patients » mais « l’ensemble de l’établissement ». Chaque service contribuera donc de façon contractuelle à la prise en charge des urgences.
Concernant la coordination de la prise en charge des urgences, le ministre a voulu « conforter le SAMU dans son rôle pivot de l’organisation et du fonctionnement de l’aide médicale urgente et renforcer les SMUR ». En tête des priorités évoquées figurent l’interconnexion du 15 et du 18, puis la mise en réseau des SAMU, le renforcement des effectifs de permanenciers auxiliaires de régulation médicale et enfin le maillage du territoire par les SMUR. Le ministre a souligné également la nécessité d’assurer « la fluidité de l’aval qui permettra les améliorations les plus sensibles de l’engorgement de certains services d’urgences ». Il a enfin évoqué la mise en place de « filières adaptées à certaines pathologies ou populations » telles que l’accident vasculaire cérébral (AVC) et, dans le cadre des Schémas régionaux d’organisation sanitaire (SROS), la pédiatrie, la gériatrie ou la psychiatrie. Jean-François Mattei a ensuite annoncé la signature avant l’été de décrets concernant la « permanence des soins » et « la généralisation et le financement » de la garde ambulancière. Dernier point mais pas le moindre, le ministre a évoqué la création d’un « diplôme spécialisé de médecine d’urgence », qui devrait être « opérationnel pour la rentrée 2004 ».

Des réactions contrastées

Marc Giroud, président du SAMU de France et Jacques Kopfer-Schmidt, président de la SFMU, se sont déclarés « ravis » des annonces de Jean-François Mattei qu’ils ont remercié pour avoir répondu à leurs attentes. Il est vrai que le ministre avait travaillé à partir des propositions des urgentistes. En revanche, les syndicats (Association des médecins urgentistes hospitaliers de France (AMUHF), Syndicat des urgences hospitalières (SUH) et CGT-Santé), littéralement refoulés à l’entrée de la conférence de presse, ont exprimé un vif mécontentement !
Si Patrice Pelloux, président de l’AMUHF, a apprécié la volonté du ministre de soutenir la médecine d’urgence, il a souligné à juste titre l’absence d’annonce budgétaire : « la circulaire est donc inapplicable en l’état », en a-t-il conclu. Refusant que la médecine de ville ne soit financée par les ARH via les maisons médicales, Patrice Pelloux craint que l’on ne « lamine la mission de l’hôpital public » et assure que seul le « renforcement de l’aval» est susceptible d’améliorer la problématique des urgences. Le président de l’AMUHF s’est réjoui de la création d’une spécialisation d’urgentiste tout en émettant des doutes sur le choix des formateurs, « qui sera néfaste si on nomme tous les spécialistes qui n’ont pas pu avoir de poste d’universitaire ailleurs ». Enfin, après avoir rappelé que « les sociétés savantes n’ont aucune connaissance des problèmes sociaux », Patrice Pelloux a assuré que s’il n’y avait pas de garantie concernant le paiement des heures supplémentaires engendrées par la RTT, on allait « droit au conflit ».

Décloisonnement et coordination sont donc encore loin d’être acquis, ne serait-ce que pour établir un consensus entre les professionnels du secteur.

Flavie Baudrier – Hospimédia

Pour en savoir plus : consultez le dossier sur le site du ministère

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