Billet d'Humeur

Tous COVID

La litanie du nombre de contaminations quotidiennes volant de record en record ne présente plus aucun intérêt aujourd’hui avec un variant Omicron dont l’épidémiologie est très différente de ses prédécesseurs. Il en va de même pour les hospitalisations où le seul chiffre qui compte aujourd’hui est le nombre de patients en réanimation et non celui de ceux hospitalisés dans les autres services. En effet, nous estimons actuellement que plus de 25 % des patients déclarés positifs sont en fait hospitalisés pour d’autres motifs que la COVID-19. Le constat est donc clair : une majorité de la population, vaccinée ou non vaccinée, a déjà été ou va être infectée par le variant Omicron. Ces éléments sont importants à prendre en compte pour évaluer les décisions prises par le gouvernement pour gérer l’épidémie. J’utilise volontairement le verbe gérer et non lutter car, au bout de deux ans d’épidémie, le constat que c’est bien le virus qui mène la danse est une évidence et que le rôle des gouvernements est d’adapter au fil de l’eau les mesures les plus pertinentes, face à une situation mouvante en permanence. Le deuxième terme important est en effet adaptation, qualité qui semble très éloignée du mode de fonctionnement d’Emmanuel Macron. La preuve en est le fiasco des mesures prises pour l’école et la focalisation politicienne autoritaire sur l’obligation vaccinale qui a mobilisé le parlement pendant plusieurs semaines pour accoucher d’une mesure qui paraît complètement coupée de la réalité actuelle de la situation. Une fois de plus nous ne pouvons que constater l’inanité de la loi qui ne s’appliquera pas aux Antilles et très mal en métropole du fait de la réticence au contrôle d’identité par un très grand nombre de ceux à qui on impose cette tâche policière. En effet, des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour critiquer la politique du tout vaccinal du gouvernement au détriment des autres actions de santé publique pour apprendre à vivre avec le virus encore pendant plusieurs années, même si celui devient, ce que nous espérons, moins virulent. Les priorités actuelles sont d’organiser l’école et l’université pour qu’elles puissent continuer à fonctionner correctement dans le temps long en s’adaptant pour assurer leur mission d’éduction, tout en protégeant au mieux les élèves et les professeurs. Il s’agit aussi de donner réellement les moyens humains et matériels à l’hôpital pour qu’il ne se retrouve pas en permanence en situation de rupture. Enfin, il s’agit d’apaiser les tensions inhérentes à toute crise en valorisant le vivre ensemble plutôt qu’en recherchant et en désignant des boucs émissaires pour éviter le débat politique de fond.

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