Billet d'Humeur

Obligation

Obligation

De fait le gouvernement nous entraîne vers l’obligation vaccinale sans l’assumer, en évacuant le débat sur la question essentielle qui est de savoir quelle est la bonne stratégie globale pour lutter contre l’épidémie COVID-19.

Il est trop facile de tout miser sur la vaccination avec un glissement inquiétant vers la désignation des « mauvais citoyens » que seraient les non-vaccinés, traités de fait comme des boucs émissaires. Bien entendu, il faut améliorer encore la couverture vaccinale, mais aujourd’hui en allant vers les populations encore insuffisamment couvertes que sont 10 % des plus de 75 ans ou les plus pauvres dont le taux de vaccination est très inférieur à la moyenne nationale.


Par ailleurs, la vaccination n’est pas l’arme absolue et la modification durable de certains aspects de notre vie quotidienne est aussi importante. Or là le bât blesse, car il n’est plus possible de ne pas prendre en compte les effets délétères des mesures de restriction de la vie sociale sur la santé de ceux qui souffrent d’autres problèmes de santé et qui sont beaucoup plus nombreux que les malades COVID-19.

Enfin, ce qui est le plus important est que les mesures dites du Ségur de la santé ne répondent pas à l’urgence de la situation de crise des hôpitaux qui sont à la limite de l’effondrement. La priorité politique ne peut pas être d’instrumentaliser le débat autour de mesures autoritaires, visant au meilleur positionnement tactique à quelques semaines de l’élection présidentielle.

Personne ne peut prédire l’évolution de l’épidémie dans les mois et les années qui viennent, par contre il existe une certitude c’est que nous avons besoin d’augmenter massivement les moyens en personnels de nos hôpitaux pour pouvoir faire face efficacement aux différentes éventualités. Ce qui n’a pas été fait alors que l’épidémie a débuté voici presque deux ans. Tout retard à la décision de mettre en place un plan de formation de personnels soignants en très grand nombre, associé à une augmentation importante de leurs rémunérations, nous conduit à une catastrophe.

Cette exigence est une évidence occultée dans le débat politique actuel, tant par le président de la République que par la majorité des candidats. C’est de cette obligation d’agir dont il faut parler.

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