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Le Coronavirus 2019 et le temps déroulé

Dr Didier Storme

18/04/2020. Mis à jour le 21/04/2020

Avant le Coronavirus 2019, les seniors étaient trop nombreux, considérés comme une charge portée par les actifs. La conséquence était de les faire travailler jusqu’à 70 ans, en considérant que ces seniors étaient jeunes, beaux et dynamiques. Dans le « ça c’était avant », l’un des maitres mot était « l’âge pivot », argot d’une frontière du temps, forte dans le slogan, floue dans sa définition, irritante pour tout le monde.

Depuis le Coronavirus 2019, l’âge physiologique est redéfini. A moins de 20 ans, c’est mieux pour s’en sortir, ensuite cela se dégrade de plus en plus par tranche de 10 ans. Le tempo des barrières délétères, voyage vers la réa, se décline par tranches d’âges, 50, 65, 70 et 80… ans, le tout mâtiné de comorbidité. Pour s’en prémunir, les mesures barrières rythment la journée, avec la friction, la friction hydroalcoolique des mains, et le masque ; c’est le retour de l’hygiaphone, moyen de communication au guichet de la poste du temps de la tuberculose.

Autre temps,  le temps de l’apparition de la maladie pandémique et de ses étapes s’étire confusément dans les esprits, avec les déclarations des uns, des autres, et de chacun. Le rythme du confinement, puis des déconfinement-confinements contribue au temps déconfit où les montres bracelets connectées n’arrivent plus à rassurer. C’est le temps déboussolé.

Le temps de la science se fripe. Etudier l’humain mis en modèle sur trois mois, le temps de vie de deux à trois générations de drosophiles, est une gageure où le temps de la science n’est pas le temps du résultat. C’est le temps de la science-friction.

Apparait alors le temps de l’angoisse, du complot, de la religiosité avec ses faux-prophètes sur le temps de l’Internet. Des vrais « faux- nez » experts, universitaires, politiques volent alors le temps des personnes au fil de leur temps de vie, temps de vie qui s’étire ou se rétrécit selon la distanciation du temps social.

Au passé, présent et futur, existe le temps du combat pour défendre une santé pour tous. Une santé publique de qualité, sans confiscation capitalistique des moyens, n’aboutira que si le citoyen français engage un temps responsable pour construire cette santé, cette santé publique.

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