Revue de Presse

La Dépêche – Grève aux urgences d’Auch : le ton se durcit

La grève au service des urgences du centre hospitalier d’Auch devrait se durcir dans les heures qui viennent. Un protocole d’accord proposé par la direction a fait hausser le ton des médecins urgentistes.

Onze jours que les urgentistes du centre hospitalier d’Auch ont entamé un mouvement de grève. Alors que l’on pensait s’orienter vers un protocole d’accord, le ton s’envenime. « Le mouvement continue et risque même de se durcir, lance le Dr. Monique de Brito. Des propositions dans ce sens sont sur la table… Nous sommes très en colère. »

Un protocole hier

Rappelons que, soutenus par l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), les médecins auscitains dénoncent leurs conditions de travail, dont la « non-application de la directive ministérielle sur les 39 heures », comme les conditions d’accueil « très dégradées » des patients. Deux jours seulement après l’entame de cette action, nous titrions : « D’ores et déjà quelques avancées concrètes » (cf. édition du mardi 16). Lundi dernier, une réunion extraordinaire du conseil médical d’établissement (CME) devait formaliser ces avancées et, surtout, permettre la rédaction d’une charte d’hébergement (qui doit notamment définir une meilleure prise en charge des patients en aval des urgences, au moment où ils sont hospitalisés et conduits dans les services). Hier, un protocole a été transmis aux médecins urgentistes : soupe à la grimace immédiate !

« Assommés par le protocole d’accord proposé »

« La réunion de lundi soir ne s’était pas trop mal passée, confirme pourtant le Dr de Brito, déléguée Amuf Gers. Même s’il restait quelques petits points à valider et si avait été refusé d’aborder la question des hospitalisations lorsque les urgences sont saturées : car, nous souhaitons un mode de fonctionnement qui permette de faciliter les consultations. »

Puis le médecin urgentiste annonce : « Et là, nous sommes assommés par le protocole d’accord proposé par M. René Douarin sans doute validé, on suppose, par M. Lafage (NDLR : le premier est le directeur des ressources humaines, qui s’apprête à quitter Auch à la suite d’une mutation, et le second est le directeur par intérim à la suite de la mutation de Julien Couvreur !)

Les libéraux déclinent

Le médecin précise : « On se sent manipulés, abusés. La direction remet même en question l’application des 39 heures ! Elle la subordonne à l’installation de nouveaux chefs de service ; tous démissionnent au 31 janvier et personne n’en veut. »

Le Dr de Brito analyse : « Nous n’avons pas été assez fermes et ils nous ont sans doute crus un peu faibles. Nous avions annoncé un blocage, on ne l’a pas fait. Pour les patients. Par éthique. Quand quelqu’un nous arrive et nous dit Ah, j’ai mal au ventre, au lieu de le renvoyer à son médecin traitant, on le prend en charge. Les médecins ne se résolvent pas à renvoyer les gens chez eux. Ils ont cru que de nous faire valider la charte cela pourrait nous calmer. Dans la charte, nous nous sommes engagés notamment sur le fonctionnement de nuit : rester responsables de tous les patients placés dans les services à partir de 18 h 30. En contrepartie, on demandait de l’aide en journée et on n’a rien eu ! On devait travailler sur le protocole d’urgences. Ils le renvoient aux oubliettes. »

Situation tendue donc. Pire : en interne … comme externe (!), une évolution favorable ne semble pas près de se dessiner. Monique de Brito souligne en effet : « Mardi soir, je participais à une réunion avec le conseil de l’ordre : les généralises ne veulent pas, et ne peuvent pas d’ailleurs, envisager l’installation d’une maison médicale à l’entrée des urgences. Ils ne sont pas en effectif suffisant pour pouvoir le faire. »

« On se moque de nous »

« En plus, dans ce protocole d’accord, sans rien nous dire, a été glissée une phrase qui indique que l’on s’engage à prendre quatre gardes supplémentaires sur les prochains mois, signale le Dr. de Brito. . Nous faisons une grève parce que l’on est à bout et là, hop, on nous surcharge le sac en catimini ! Alors que finalement rien n’est réglé… La phrase clé du protocole se résume à ça : La direction s’engager à favoriser le dialogue entre urgentistes et les praticiens des étages. On se moque de nous ! »

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