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La Voix du Nord – Le 7 janvier de Franck Legrand, urgentiste et ami de Patrick Pelloux

 Le 7 janvier de Franck Legrand, urgentiste et ami de Patrick Pelloux

– Vous avez un lien particulier avec « Charlie Hebdo » ?

« Je connais Patrick Pelloux (l’un des rédacteurs du journal satirique) depuis dix ans, via le syndicat. Comme je fais partie du conseil d’administration, on se voit au moins quatre-cinq fois par an. C’est devenu un ami pour moi, quelqu’un que j’apprécie. C’est lui qui a abonné le service des urgences à « Charlie Hebdo ». Un journal que j’ai évidemment aussi lu dans ma jeunesse. »

– Connaissez-vous d’autres membres de l’équipe de Charlie ?

« Pas vraiment. J’en ai croisé certains. Wolinski dans ma jeunesse pour une dédicace au Furet, et Cabu il y a quelques années qui, comme les autres, était venu soutenir son ami Patrick qui était attaqué par le conseil de l’ordre. »

– Comment avez-vous vécu la journée du 7 janvier ?

« Je bossais, je ne l’ai su qu’à 13 heures (l’attaque des locaux de Charlie Hebdo s’est produite vers 11 h 30). J’ai tout de suite appelé Patrick. Mais il ne répondait pas et sa messagerie était saturée. J’ai appelé l’AMUF et sa secrétaire m’a dit qu’il n’était, d’après son agenda, pas à la conférence de rédaction. C’est finalement un autre pote de l’AMUF qui m’a rassuré au bout de deux heures. Entre-temps, pas mal de monde à l’hôpital mais aussi de nombreux urgentistes, qui connaissent mes relations avec Patrick me demandaient des nouvelles. J’en avais parfois moins que les journalistes. »

– Avez-vous eu des nouvelles de Patrick Pelloux depuis ?

« Je ne l’ai pas eu directement mais il a fait un mail à l’ensemble du conseil d’administration de l’AMUF. J’ai des nouvelles par personne interposée, son meilleur ami notamment. Il sait que je suis là mais je n’ai pas envie de le faire chier, c’est un personnage public. »

– Vous avez prévu de le voir bientôt ?

« Le prochain conseil d’administration a lieu en mars. J’ai un concert de potes à Paris en février, j’espère que je pourrais le voir à ce moment-là. »

– Que lui direz-vous ?

« J’y pense beaucoup. Je crois que je lui demanderai comment il va. C’est con en même temps. Il me dira forcément «mal». Je lui demanderai ce que je peux faire pour l’aider, pour aider Charlie. J’ai beaucoup de mal avec l’opportunisme. Je veux seulement être utile et le soutenir. Un don, un abonnement, des vacances avec ma famille, c’est lui qui me conseillera et choisira. »

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