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20 Minutes – 14.10.2013 – Les médecins urgentistes crient leur ras le bol

Ce matin, le personnel urgentiste des hôpitaux publics français a décidé d’exprimer son ras-le-bol face à l’engorgement des services d’urgences et la détérioration de leurs conditions de travail. Non, les médecins urgentistes ne passeront plus la majorité de leur temps à chercher des lits disponibles pour leurs patients.

L’Association des médecins urgentistes de France (Amuf) insiste : «Notre métier est de prendre en charge les urgences, diagnostiquer les maladies et instaurer le traitement (…) pour nos patients» et non plus de faire du «phoning» pour trouver un lit aux malades.

A Strasbourg, le Dr Syamak Agha Babaei, médecin urgentiste aux Hôpitaux universitaires, met une image sur cette contestation : «J’ai déjà vu des patients rester soixante-douze heures sur un brancard, il y a un véritable problème de gestions de lits.» L’Amuf parle même de «maltraitance institutionnelle».

La pénibilité du travail pas assez reconnue

Aujourd’hui, 300 postes de médecins urgentistes manquent à l’appel sur le territoire français, selon le Dr Syamak Agha Babaei. Un problème causé par «l’autisme» du ministère de la Santé, des Agences régionales de santé et des directions des hôpitaux, d’après l’Amuf et le syndicat Samu-Urgences de France.

«Le personnel ressent de plus en plus la pression, explique le praticien strasbourgeois. En quatre ans, 80% du personnel se renouvelle chez les infirmiers urgentistes et en quatre mois, quatre praticiens sont partis à Strasbourg. Il faut se poser des questions !» Beaucoup se tournent vers le privé, qui offre de meilleurs conditions de travail et salaires.

«Nous ne décrocherons plus le téléphone»

Pour le patient, ce mouvement ne sera pas perceptible. Simplement, le lit qu’il occupera lui aura été trouvé par la direction de l’hôpital et non plus par le médecin urgentiste lui-même. «A partir d’aujourd’hui, nous ne décrocherons plus le téléphone pour appeler chaque service et batailler pour trouver un lit, ce sera à la direction de s’en occuper», explique le Dr. Agha Babaei.

Car l’Amuf le rappelle : «Les patients accueillis aux urgences ne sont pas seulement les patients des urgences, mais de tout l’hôpital.»

http://www.20minutes.fr/societe/1236303-20131014-20131014-cri-dalarme-medecins-urgentistes

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