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Hospimédia – 29.10.2002 – Quelle cohérence pour les urgences ?

Le dernier rapport annuel de la Cour des comptes au Parlement sur la sécurité sociale a mis l’accent sur le cloisonnement de l’organisation et du financement des urgences. Ses recommandations portent sur la prise en charge en amont et la participation de la médecine de ville. L’engorgement des services d’urgence des hôpitaux pose régulièrement des problèmes dans le paysage hospitalier français.

L’été reste la période la plus critique et la plus médiatique même si ce problème est d’actualité toute l’année. Mais l’urgence médicale n’est pas prise en charge que par le service du même nom à l’hôpital public ou privé. Le SAMU ainsi que les médecins de ville contribuent à la gestion des demandes dites d’urgence. Une partie du dernier rapport de la Cour des comptes de septembre 2002 ausculte la prise en charge des urgences médicales en France et notamment la question de son financement qu’elle estime  » cloisonné « . Qu’est ce qu’une urgence ? Comment la définir, la prendre en charge et donc la financer ? La question peut paraître simple et résolue depuis longtemps. Pourtant comme l’indique le rapport de la cour des comptes :  » l’urgence médicale ne connaît pas de définition précise : elle correspond à une multitude de situations, dont certaines effectivement très lourdes (intoxication, infarctus) qui ont pour seul trait commun le choix fait par le patient de consulter sans délai.  »

Une demande de prise en charge immédiate

Il semble aujourd’hui que les patients optent pour une solution de prise en charge en fonction d’un critère de disponibilité. Le problème de la prise en charge des urgences médicales est ainsi aujourd’hui  » de gérer les flux complexes des patients demandeurs d’une prise en charge immédiate « . Cette gestion peut paraître complexe au regard notamment du système de pilotage des différents acteurs de la scène des urgences. Agences régionales de l’hospitalisation, préfets, Unions régionales des caisses assurance maladie (Urcam), Union régionale des médecins exerçant à titre libéral (Urmel)… organisent la prise en charge des urgences dans chaque région. Pas facile de coordonner ces différents intervenants.  » On a une usine à gaz, s’exclame Patrick Pelloux, médecin urgentiste de l’hôpital Saint-Antoine et président de l’Association des médecins urgentistes hospitaliers de France (Amuhf). Il faudrait qu’il y ait un modèle de base pour le fonctionnement des urgences en France. Ce modèle s’adapterait ensuite à chaque établissement. « .

Trouver des lits

Même si le nombre de passage aux urgences croît de 4,6 % par an en moyenne, le rapport de la Cour des comptes souligne l’efficacité de la régulation par les SAMU et la difficulté pour les services d’accueil de trouver des lits adaptés à l’état des patients. Les malades attendent et sont hospitalisés aux urgences avant qu’un lit se libère. Dans la plupart des hôpitaux, la recherche de lits dans les unités d’hospitalisation reste un problème régulier, que l’administrateur de garde règle selon les relations médicales et l’organisation de chaque établissement. Cet engorgement des urgences, est expliqué par la Cour des comptes par le  » désengagement de la médecine de ville « . Car si tout médecin doit, selon le Code de déontologie, participer aux services de garde de  jour et de nuit, cela n’est pas une obligation.

Cette défaillance dans la prise en charge en amont surcharge les centres 15 et les urgences. Ainsi, les préconisations du rapport sont axées sur la complémentarité entre soins de ville et soins hospitaliers avec une meilleure orientation par les centres de régulation et une amélioration de la permanence des soins et des gardes libérales avec pour exemple les maisons médicales.

Cette conclusion est décriée par Patrick Pelloux :  » La solution, ce n’est pas la prise en charge en amont par la médecine libérale, mais bien la restructuration des soins. Les maisons médicales n’ont jamais fait baisser la fréquentation des services. Trop de lits d’hospitalisation sont fermés et le problème est toujours de trouver un lit.  »

Sarah Leuridan http://abonnes.hospimedia.fr/articles/20021029-quelle-coherence-pour-les-urgences

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